- Eglisejura.com
- Actualités
- Actualités diocésaines
- Décès du Père André Germain
Actualités diocésaines : toutes les actualités du Diocèse de St Claude
Le Père Raymond Monnoyeur, administrateur du diocèse de Saint-Claude,
Les prêtres, les diacres et les animateurs en pastorale,
Son frère Michel et sa famille,
vous invitent à partager leur prière et leur espérance
à l’occasion du décès du
Père André GERMAIN
survenu à Lons-le-Saunier le 4 avril 2020 à l’âge de 92 ans, dont 62 ans de sacerdoce.
Dans la situation sanitaire actuelle, l’inhumation aura lieu
dans l’intimité familiale au cimetière de Poligny
ce mercredi 8 avril à 10h00.
Une célébration aura lieu à sa mémoire ultérieurement, lorsqu’il sera possible de se réunir.
Qu’il repose dans la paix du Seigneur qu’il a fidèlement servi.
Le P. André Germain (1928-2020)
Comme nombre de ses confrères, le P. André Germain n’était pas du genre à se hausser du col. Humilité, discrétion, détachement des biens matériels, c’était cela son bagage. Peut-être convient-il d’y ajouter l’enracinement, la sédentarité, laquelle, en dépit de ce que peut penser notre civilisation trépidante, n’a rien d’une tare. La biographie du P. Germain est à l’image de ce que fut sa vie : toute de mesure et de fidélité à son engagement à suivre le Christ. Les éléments biographiques qui le concernent sont d’une confondante brièveté.
Né en 1928 à Pontarlier, le P. André Germain, tôt rattrapé par le désir de devenir prêtre, suit le cursus classique de l’époque : Petit Séminaire, Grand Séminaire à Montciel et ainsi de suite. Ses nominations furent des plus rares, c’est certainement pour cela qu’elles ont laissé des traces chez les paroissiens qui l’ont connu, à Plasne, dès les années 1950 puis à Viry, dont il fut quasiment le curé inamovible. Ah, qu’il les a aimées ses « montagnes » du Haut-Jura ! Quand il venait à la Maison des Œuvres, boulevard Jules-Ferry, pour faire imprimer un bulletin paroissial dont il était l’auteur exclusif, on sentait bien que cela lui coûtait. Qu’elles sont moches nos villes, pleines de bruit, de fureur et d’odeurs insupportables ! Mais qu’elles sont belles et reposantes nos hauteurs, du côté de Choux et de La Pesse, leurs neiges hivernales, leurs épaisses forêts de sapins ! Voilà un homme qui était habité au plus profond par la ruralité. Mais, avec l’âge et les ennuis de santé, il fallait bien qu’un jour – hélas ! – cette féérie s’arrêtât. Quitter son cher Haut-Jura dut coûter au P. Germain mais il parvint à ne pas le montrer. Peut-être même, au fond de lui, trouva-t-il quelque satisfaction. Il voyait bien qu’il ne pouvait plus vivre seul dans un grand presbytère et qu’au fond devenir aumônier des Petites Sœurs des Pauvres pouvait lui procurer une certaine joie spirituelle et humaine. Elles sont tellement chics les Petites Sœurs ! Et elles savent tellement s’occuper des prêtres qui logent chez elles !
Une question me taraude : Gagne-t-on à demeurer toujours d’une exemplaire discrétion ? Le P. Germain, fidèle à son habitude de vivre caché, ne l’a jamais trop montré, mais il était un intellectuel de haut niveau, un prêtre capable de se coltiner les grands théologiens et les philosophes les plus abscons. Claude Bosc, l’ancien bibliothécaire du diocèse, tenait en haut estime ce prêtre érudit qui était un de ses plus fidèles emprunteurs. Il est dommage de dissimuler les talents que la Providence nous accorde.
Adieu, Père Germain, et bienvenue à vous au banquet céleste, à côté des saints, des pécheurs… et des théologiens.
Pierre Compagnon, chancelier