Rencontre du 4 février 2025

Nous étions une douzaine réunie à la cure de Champagnole mardi 4 février pour évoquer la Trinité. Comment cette doctrine parle à chacun de nous.
Comme pour chaque rencontre nous sommes partis de deux œuvres artistiques proposées par Sylvie Menneteau-Colomer.

L’une est une icône russe de RUBLEV dite icône de la Trinité peinte entre 1410 et 1427. Elle est également connue sous le titre de l’Hospitalité d’Abraham.

L’autre est une enluminure de la Bible de GUYARD des MOULINS (1251-1332) écrite en français et traduite de la Vulgate de St JEROME. A Mambré, Abraham et les trois anges.

Ces deux œuvres, en présentant le visage de trois humains, pourrait être une façon de « voir » la Trinité dans le face à face d’Abraham avec Dieu.
Ces images sont de l’époque médiévale où la perception des scènes bibliques se faisait plus par l’image que par le texte. De plus, leur création est postérieure au schisme entre l’Église d’Orient et celle d’Occident. (Rf. Biblique Genèse 18,1)

Nos réflexions, nos commentaires

*Sur l’icône, Abraham n’est pas présent.

Les vêtements portés se ressemblent, une partie est bleue.
Les visages sont juvéniles, glabres pas gais.
Les personnages se regardent les uns les autres, il y a une circulation des regards. Ils sont assis. Présence d’une coupe, idée du repas. Le personnage central est légèrement plus haut.
Sur le personnage central, nous voyons deux doigts distincts évoquant les deux natures (divines et humaines) du Christ : signe de bénédiction ?

*L’enluminure montre Abraham se prosternant.

Les corps sont courbés dans le même sens.
Les visages sont toujours juvéniles, les coiffures des personnages sont différentes.
Les vêtements sont dans le même ton blanc cassé, neutre.
Deux auréoles bleues et une rose. Abraham a des vêtements très colorés.
Dans la rencontre de Dieu avec Abraham, l’idée du Dieu trinitaire est mise en avant. C’est Dieu qui se manifeste à l’humain par le logos, la Parole apportée par le Fils et rendue vivante par Lui pour faire porter du fruit par chaque femme, chaque homme suite à l’action de l’Esprit.

*Comment se représenter la Trinité

Père associé à Dieu, le Fils en est l’incarnation, le souffle=l’Esprit en est la présence.
Belle représentation du Père et du Fils dans le tableau de REMBRANDT.
Pour comprendre : Saint PATRICK au V siècle a utilisé le trèfle pour expliquer la Trinité aux Celtes d’Irlande. Dieu le Père est la feuille dans sa totalité mais se décline en trois lobes : Père, Fils, Saint Esprit.

*Qui prie-t-on ? Le Père, le Fils, L’Esprit à la fois ?

Il peut être plus facile de prier Jésus comme un frère ? Le tableau du retour du fils prodigue de Rembrandt nous rappelle que la miséricorde de Dieu nous accueille tels que nous sommes, et que sa justice est la même pour tous - en l'occurrence les deux frères de la parabole.
Souvent la prière à Dieu ou à Christ fait appel à l’Esprit-Saint pour nous aider, nous éclairer….
Ce beau cantique : « quand l’Esprit de Dieu habite en moi, je prie, je prie, je prie comme David »

*Risquer une définition pour la Trinité

Le concile de Nicée en 325 puis celui de Constantinople en 381 en sont venus à confesser un seul Dieu en trois personnes distinctes et égales : Le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Dieu est un et trois à la fois, trois dans ses personnes et unique dans son essence. Entre le Père, le Fils, et l’Esprit nous pouvons parler d’union sans confusion, de distinction sans séparation. Ils sont dans l’unité et la distinction, l’unique vrai Dieu. 

*Et pour conclure

Chacun peut méditer sur la conclusion du Pasteur Marc Pernot (EPUdF) à la fin d’une de ses prédications (2001) dont le sujet était la Trinité :

« Mais au contraire le Christ nous propose un équilibre entre les trois types de relations en aimant Dieu (notre Père), en aimant notre prochain (avec le Fils), et en s'aimant soi-même (avec le Saint-Esprit). L’Évangile nous propose de voir Dieu comme étant notre Père, de voir Jésus-Christ comme étant notre frère, et le Saint-Esprit comme notre consolateur. Alors, nous nous rapprochons du Dieu de l’Évangile qui est une réalité complexe, un être vivant riche de mille facettes. De l'unicité et de la simplicité ne naissent que l'asservissement, les exclusions et les fanatismes, si la Trinité a du bon, c'est qu'elle nous met en face de la complexité de Dieu, et c'est de cette complexité que naissent la liberté et la vie, la vie éternelle »

Notre prochaine séance aura lieu le mardi 15 avril à Champagnole.

Qui souhaite l’animer avec le thème qu’il (ou qu’elle) aura choisi en cette Semaine Sainte ?

Très fraternellement avec vous, dans la foi, l’espérance et l’amour.

Jean-Louis Benoît