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Description du tableau par l'auteur
Dans le triptyque du haut, les trois volets sont reliés par un paysage continu. C'est celui que l'on découvre lorsqu'on arrive à Saint-Claude par les routes du Nord :
Au centre, le mont Chabot avec le confluent de la Bienne et du Tacon, où fut bâtie la première cité du nom de Condat. A droite, la côte d'Avignon. A gauche, les pentes du Bayard. Devant ce paysage surgissent trois groupes de personnages qui ont marqué l'histoire de notre diocèse :
le personnage central représente monseigneur saint Claude, représenté comme un "modèle de sainteté " pour ses contemporains, et dit-on, que pendant 500 ans, les miracles se multiplièrent sur son tombeau. Il est en habit de chœur dans la nature, venu pour secourir un gueux qui se perdait. Deux personnages que tout pouvait séparer se rencontrent ici, tout comme deux rivières se rejoignent et donnent naissance à Saint-Claude, terre d'accueil et de partage. Cette image nous rappelle que nous sommes sur terre, non seulement pour reconnaître l'autre, l'accepter et l'aider, mais aussi pour être reconnu de lui. Sur le vantail de gauche, les frères Romain et Lupicin dans la forêt, désert vert de Condat. C'est l'instant où Lupicin arrive d'Izernore pour vivre auprès de son frère. Romain lui tend la main en signe d'accueil. Ce geste alourdi par le poids de la houe nous invite au recueillement. Lupicin, dans une attitude humble et soumise, souhaite partager cet idéal. Romain et Lupicin avaient compris qu'il faut parfois savoir renoncer à certaines sollicitations pour vivre pleinement sa propre vocation. Dans les ors de l'automne; saint Oyend guide les moines - tel un autre Moïse - vers une terre d'accueil et de rencontres où vont germer tant de vies saintes. Ses frères moines en prière entourent une représentation forte de la foi : la cathédrale, symbole des générations à venir. Ensemble, ils construisent le futur; ensemble, ils ont préparé notre quotidien; à notre tour, nous pouvons ouvrir une voie pour les générations à venir. Sur la partie inférieure, les cinq petites toiles représentent
de gauche à droite : -saint Désiré, moine, évêque arrivant à Lons-le-Saunier : le premier à évangéliser le Jura. -saint Lothain bénit le vignoble et la terre qui porte son nom. au centre -sainte Colette, une européenne avant l'heure. Elle quitte son monastère de Poligny pour se mettre au service du monde chrétien du XVème siècle. Elle symbolise bien la place de la femme dans l'Eglise. -Un vieillard, dont on ne connaît plus que la sagesse et la prière : saint Anatoile, se recueillant et méditant devant Salins, lançant un dernier salut à leur église. -saint Hymetière, saint Just et saint Simon partent en mission pour évangéliser la vallée de la Saône.
Valeur symbolique de l'ensemble
L'attitude des personnages -Romain : c'est la foi -Oyend : c'est l'espérance -Saint Claude : c'est la charité Evocation des décors -La source : le baptême -L'habit et la gestuelle de l'évêque : la confirmation -L'attitude des frères moines : l'imploration et la pardon -Extrait d'une interview de Jean Doucet réalisée par Agnès Perrin dans le supplément du n° 6 de Eglise dans le Jura de juin 2000
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