Ancien délégué diocésain à l’apostolat des laïcs, le P. Daniel Petit commence sa vie de retraité à Arbois.

Vous avez été malade au printemps dernier. Aujourd'hui, comment vous portez-vous ?

J’ai retrouvé mes marques. Le virus, après une forte fièvre, laisse des traces : grande et longue fatigue, perte de l’odorat). Mais il y a tout de même un peu de positif car j’ai perdu du poids et mon régime alimentaire est mieux maîtrisé.

 
Une fois le confinement du printemps achevé, beaucoup disaient que dorénavant plus rien ne serait comme avant. Qu’en pensez-vous ?

Nous vivons une période étrange. L’inquiétude se lit sur les visages, la peur se glisse dans les conversations. Une période s’ouvre sans horizon. On ne peut plus se projeter. De façon paradoxale, en même temps que l’on peut avoir tendance à se replier sur soi germe en nous un fort besoin de relations afin de se sécuriser. Il nous faut apprendre à penser et à agir autrement car nous ne sommes pas prêts, ni armés. Il faut croire que la culture des Trente Glorieuses, dans laquelle nous sommes toujours, est tenace.

En tant qu’ancien délégué diocésain à l’apostolat des laïcs, comment voyez-vous l’avenir des mouvements d’Action catholique ?

J’ai passé ma vie à accompagner les mouvements d’Action catholique (Chrétiens en Monde Rural, Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne…) et des services d’Eglise comme le Secours Catholique et le CCFD Terre Solidaire. Ce fut une expérience enrichissante pour ma vie d’homme, de citoyen et de prêtre. Je reste émerveillé par les nombreux témoins de foi et d’humanité que j’ai eus la chance de rencontrer. L’intuition fondamentale des mouvements est d’être présent aux réalités de notre monde, de faire le lien entre la vie et la foi chrétienne par une relecture éclairée de la Parole de Dieu. Cette méthode reste pertinente, mais les priorités pastorales sont ailleurs, ce que je déplore.

 
Propos recueillis par Pierre Compagnon