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Témoignage : Coeur de métier, métier de coeur
Coeur de métier, métier de coeur
Après 20 années dans l’enseignement, j’ai repris le chemin de la formation pour changer de métier et devenir thérapeute afin de travailler dans le soin psychologique. Je suis installée depuis 7 ans en tant que psychopraticienne.
J’ai choisi cette voie parce que j’ai ressenti que c’est là que je pourrais servir au mieux.
Dans mon cabinet, chaque jour, je cherche comment aider ceux qui osent pousser ma porte, après avoir lutté seul bien longtemps. Il faut du courage ,,encore aujourd’hui pour aller voir un psy.
Pour demander de l’aide.
Beaucoup de personnes me disent leur honte de ne pas arriver à s’en sortir tout seul.
Et pourtant, personne ne peut réellement s’en sortir tout seul.
Il y a des souffrances qu’on n’oublie pas, qui marquent une vie, qu’on porte en soi, contre lesquelles on se bat. Des souffrances qui crient et d’autres qui se taisent.
Des souffrances qui montent de l’enfance et qui, lorsqu’elles ne sont pas soignées nous entrainent vers des souffrances toujours plus grandes. A moins que des mains se tendent vers nous, à moins que d’autres viennent nous aider à nous relever.
Nous avons tous besoin de soutien et de compréhension. Et nous qui avons la foi ici, nous savons aussi à quel point nous avons besoin de l’aide de Dieu.
Les personnes qui poussent la porte de mon cabinet viennent de tous horizons : agriculteurs, lycéens, fonctionnaires, médecins, entrepreneurs, salariés, chômeurs. De l’adolescence à la vieillesse, elles viennent à l’occasion de deuils, des séparations, des burn-out. Elles souffrent.
Peur, chagrin, sentiment d’abandon, blessures taboues, addictions. Le découragement est le mal commun, le désespoir est le mal suprême.
Toutes viennent déposer un fardeau, demander de l’aide.
Tous viennent chercher une écoute qui réconforte, qui ne juge pas, qui espère pour eux, quand eux n’y parviennent plus.
Et une fois qu’ils m’ont confié leur difficulté, nous travaillons ensemble pour remonter la pente, selon un chemin différent chaque fois. Chacun est différent.
Je suis thérapeute, et je suis chrétienne. Même si je n’en parle pas dans mon cabinet, c’est ce qui me porte.
Au-delà de mes outils professionnels, des techniques d’entretien, de ce que j’ai appris, des plans de traitement, ce qui m’anime chaque jour est ma foi dans la Résurrection.
J’ai foi dans l’amour de notre Seigneur pour chacun d’entre nous. Je vois son amour amèner quotidiennement des résurrections. Un amour qui peut traverser tous les brouillards pour venir nous réchauffer.
Les personnes qui viennent me consulter, sont simplement des frères et des sœurs ;
Je les rencontre à un moment de leur vie où ils sont accablés par des souffrances morales, psychiques, qui peuvent les amener à avoir perdu confiance en eux, dans les autres, dans ce que l’avenir peut porter.
Mais sous l’épaisse couche de la souffrance, il y a toujours, l’espoir d’un chemin de renouveau. D’une vie qui refleurisse.
En tant que thérapeute chrétienne, je suis dépositaire d’une l’Espérance.
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face disait : « Je ne me décourage jamais »
Dans mon métier, c’est ce que je vis, car malgré les détresses, les personnes que je rencontre sont riches de leurs propres forces, de leurs ressources qu’elles ont parfois seulement oubliées.
Bien sûr, certaines consultations sont lourdes, mais de combien d’autres je sors le cœur en joie. Toutes font grandir l’amour dans mon cœur.
« Prenez appui sur le Seigneur, à jamais sur Lui, le Roc éternel » Isaïe 26,4
C’est chaque jour cette force que me donne le Seigneur et sur laquelle je m’appuie qui me porte à la rencontre de mes patients.
Et cette force grandit dans ces rencontres quotidiennes, dans nos victoires communes, dans chaque nouveau sourire qui vient éclairer un visage. Dans le dialogue qui renoue avec la vie et avec la confiance.
Mon métier de soignante est un métier de Joie, De Foi et d’Espérance.
Patricia PESENTI