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Solitude et isolement - 10 octobre 2019
« La solitude sans relation, c’est l’isolement ! »
« Solitude et isolement ». Le thème de la formation
proposée par la pastorale de la santé
a rassemblé une centaine de personnes
le 10 octobre à Poligny.
Photos © Isabelle renaut
Cette formation s’adressait à toutes les personnes qui interviennent auprès des malades ou des personnes âgées, handicapées ou isolées, qu’elles soient à l’hôpital ou à domicile, ainsi qu’aux personnes du Service évangélique des malades (SEM).
L’intervention de Patrick Gaudin, psychologue clinicien, le matin a donné un rappel de la construction psychique de l’être humain, depuis sa naissance jusqu’à l’approche de la mort, et des enjeux de la relation pour lutter contre l’isolement.
Il existe une différence entre la notion de solitude et d’isolement : on peut être seul sans être isolé et à l’inverse être assis côte-à-côte, en étant isolé au milieu des autres. « Je suis capable de vivre en relation avec autrui dans la mesure où je suis capable de vivre seul. Et la solitude sans relation... c’est l’isolement !», résume Patrick Gaudin. La solitude est comme une force de vie, l’isolement comme un lieu qui nous met en danger de mort. « Chaque sujet humain devenu adulte se doit d’assumer, autant que faire se peut, sa condition d’être solitaire et construire la qualité des relations qu’il établit autour de lui, devenir responsable (du verbe répondre de… répondre à) de cette relation à l’autre ».
Il existe différents types d’isolement qui peuvent être vécus par la personne au cours de sa vie. Cet isolement peut être dû à l’éloignement familial, la maladie, la perte de la vue et de l’audition, la dépendance, la souffrance physique et psychique, la retraite, la pauvreté, la timidité et le repli sur soi… Même un enfant peut vivre de manière isolée s’il est excessivement dépendant aux écrans…
L’après-midi, le docteur Philippe Bannelier a apporté un éclairage sur la vieillesse et la visite des personnes en maison de retraite.
Pour l’Insee, une personne est isolée lorsqu’elle a moins de quatre contacts privés physiques au cours d’une semaine.
En France, 22% des seniors sont isolés de leur famille, 28% de leurs amis, 21% du cercle de voisinage et 55% des réseaux associatifs (Etude des Petits frères des pauvres et du CSA sur les séniors, personnes de plus de 85 ans, en 2017).
Les conséquences de cet isolement mènent à divers troubles et parfois au suicide. Que peut faire le visiteur qui se sent parfois comme impuissant ? « Ne pas prendre un refus de visite pour soi, on proposera une autre fois… On ne sait jamais l’impact d’une visite, l’important c’est de donner ce que l’on peut : accompagner la personne là où elle en est, avec ses codes, toucher, sourire, regarder, être en face de la personne, … pour créer du lien ». Ce lien peut protéger des conséquences du sentiment d’isolement. A contrario, « lorsque les visites ne sont pas qualitatives, à la hauteur des attentes des personnes résidants en Ephad (visite pour amener le linge, payer la pension), elles ne comblent pas la solitude et le sentiment d’isolement devient très prégnant. ». Dans le cas d’une personne aphasique, privilégier les « gestes, chants, histoires de vie racontées si on est au courant de son histoire… »
La prochaine rencontre se déroulera le 14 mai et sera animée par le P. Gérard Thevenin du diocèse de Besançon
Isabelle Renaut